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FÉLIX LE DANTEC.


I.

LE SCANDALE DE LA SORBONNE.[1]


Voilà donc Félix Le Dantec décrété à son tour de modérantisme. Entre nous, il ne l’a pas volé. C’est un scandale — d’aucuns disent une trahison, — c’est surtout une stupeur dans les milieux « bien pensants » de la nouvelle Sorbonne qu’un homme qui avait donné des gages si précieux au rationalisme, qui ne croyait qu’à la biologie et qui ne jurait que par elle, soit allé se ranger dans le camp des ennemis de la révolution sociale et, au nom même de cette biologie sacro-sainte, ait osé proclamer que la perfectibilité indéfinie de l’espèce est une chimère, que la justice absolue n’est pas de ce monde, que la propriété durera autant qu’il y aura des hommes, qu’il est bon qu’il y ait des frontières et que, si la guerre n’existait pas, il faudrait peut-être l’inventer.

Il en dit bien d’autres d’ailleurs, Le Dantec, et toujours au nom de la biologie, ce qui aggrave singulièrement son cas. Passe encore s’il recourait au subtil distinguo du professeur Grasset et s’il logeait le savant dans un lobe de son cerveau et le politique dans un autre. « Est-ce à votre cuisinier ou à votre cocher que vous avez affaire. Monsieur ? » Point, et

  1. À propos du livre : l’Égoïsme, seule base de toute Société.