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plet : fauteuils, chaises, miroirs, la table de nuit et ses mouchettes, la coiffeuse et son jeu de brosses, de peignes, de capsules pour le rouge, de boîtes à mouches, etc., peint au vernis Martin et décoré dans le style chinois qui commençait d’être à la mode, la toilette avec son pot à eau, fort petit, mais fort élégant et qui provenait des faïenceries de Vitré, ainsi qu’un objet plus intime très propre à nous rassurer contre les allégations de M. Fauchois sur la prétendue « saleté » du grand siècle.

J’en passe. C’est un huissier qu’il faudrait pour continuer l’inventaire et ne rien oublier de ce mobilier de haut style, depuis le chandelier mobile, fiché près du lit dans une planchette du mur, jusqu’aux chenets à bourdon et à coquille de l’immense cheminée portant sur le bandeau de son chambranle, au-dessous des armes conjuguées de la marquise et de son mari, les grandes initiales M. R. C. (Marie de Rabutin-Chantal) et la date : 1664…

Madame de Nétumières nous fit remarquer la disposition de la pièce, éclairée au nord et au midi par deux fenêtres symétriques.

— C’est devant la première, nous dit-elle, que, d’après nos traditions de famille, Madame de Sévigné portait sa table à écrire, et voilà l’embrasure dont elle faisait son cabinet de travail.

Sa « table à écrire » ? On la cherche en effet et on est étonné de ne pas la voir dans cette pièce si soigneusement reconstituée et dont il semble qu’elle devrait être le meuble essentiel. Ce ne peut être cette table en marbre turquin posé sur des pieds en bronze doré : elle est trop lourde et trop froide et il ne s’agissait que d’un « petit bureau » portatif. Le petit bureau aurait-il donc suivi le même chemin que le grand lit de la marquise ? Point. Il est en lieu