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de la Loire. Je ne sais pas de fleuve qui porte davantage à la nostalgie : ses eaux paresseuses, qui se traînent entre des rives basses et laissent à découvert, au milieu de leur lit, d’énormes bancs de sable roux, ont je ne sais quoi de dolent, d’élégiaque et qui convient merveilleusement à une âme blessée. J’imagine que la pensée de la reine Anne devait emprunter le cours de ce beau fleuve languissant, s’en aller avec lui, au fil de l’eau, vers la Bretagne lointaine et toujours regrettée. Ainsi, de nos jours encore, le dimanche, sur les passerelles de la ligne de l’Ouest, les Bretons de Grenelle et de Vaugirard regardent fuir les rails qui mènent vers leur pays…