moi qui ai poussé Bobinet à voler son oie ?
— Je vous ai déjà prié de ne pas m’interrompre, Monsieur Lespérut, dit M. l’Inspecteur… Et, se tournant vers Bobinet : Allez, mon jeune ami, racontez-moi tout, comme à votre confesseur et à votre père.
— C’est cela, Bobinet, dit Prosper effondré, tape sur ton professeur ! Vas-y, brigand ! Venge-toi de ses retenues et de son « rond ».
Ce cri de désespoir avait-il ému le drôle ? Sa casquette entre les mains, qu’il roulait par manière de contenance, il hésitait, semblait se tâter.
— Eh bien ? dit M. l’Inspecteur.
— Hi ! hi ! hi ! geignit Bobinet.
— Oui, je comprends qu’il vous en coûte d’accuser un de vos maîtres. Mais le rapport de M. le Principal est formel : il met personnellement en cause M. Lespérut. La vérité avant tout, et vous savez le proverbe : Amicus Plato…
— Hi ! hi ! hi ! reprit de plus belle Bobinet en s’enfouissant la figure dans sa peau de lapin,
— Nous n’en sortirons pas, dit M. l’Inspecteur… Voyons, mon jeune ami, je vous en conjure, un petit effort ! Tenez ! Je vais vous aider, vous remettre sur la voie… Le poulailler, vous le savez, est au fond de la cour d’honneur, près de la cuisine, à gauche. — Hi ! hi ! hi ! Oui, M’sieur l’Inspecteur !
— Vous le connaissez parfaitement. Vous avez passé encore devant tout à l’heure.
— Oui, M’sieur l’Inspecteur. Hi ! hi ! hi !