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tra — comme qui dirait M. de Beaunéant — et la baronne de Toulm… Je laisse, avec l’auteur, le reste du nom en blanc ; mais vous savez déjà que toul signifie « trou » et vous devinerez de quel trou il peut s’agir, quand je vous aurai dit que la devise de ces Toulm… était jusqu’à François Ier: « Toulm…, en avant ! » et qu’à cette époque, un ancêtre de la baronne ayant eu l’audace de dépasser le roi à la bataille de Marignan, François Ier lui cria : « Arrière, Toulm… ! Je passe le premier. » Ce qui eut l’avantage de remettre les choses en leur place naturelle et de modifier la devise de la famille, devenue à partir de cette mémorable injonction : « Arrière, Toulm… ! »

Il y a encore d’autres nobles à Toullous, les Kakatouec, les Pencallet, les Kerlichou, etc.

« Quelques-uns d’entre eux, dit l’auteur, qui ont attrapé quelques bribes du milliard des émigrés, se sont bâti des demeures dans le style moderne. Ceux-là ont chevaux et voitures, donnent un dîner tous les ans et un bal lorsqu’ils marient leurs enfants… Depuis 1830, la noblesse de Toullous se retranche dans sa fidélité, refusant les emplois et les fonctions de toute espèce. Elle professe un souverain mépris pour quiconque vit de son travail ou de son industrie. La chasse est à peu près sa seule occupation, »

Broyeur de lin chanté par Renan, vieux hobereau de Kermelle, pauvre comme Job, grand comme un pentyern des temps antiques, qui te reconnaîtrait à ce crayon dérisoire ? Et, si la noblesse de Toullous est étrillée de la sorte par un de ses représentants les mieux qualifiés, ce n’est pas que la bourgeoisie et le