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LA QUESTION DU BARZAZ-BREIZ




C’est une vieille querelle qui se rallume, qui gagne et qui menace d’embraser à nouveau la Celtie tout entière[1].

La Villemarqué, Renan sont morts ; morts aussi Le Men et Luzel dont les mémoires sur l’authenticité du Barzaz-Breiz mirent le feu aux poudres. Mais, des témoins de cette grande conflagration philologique, plus

  1. Mme Hersart de La Villemarqué-Boisanger venait d’adresser au rédacteur en chef du Petit Journal la lettre qu’on va lire, en réponse à un article qui n’avait que le tort de faire état des travaux de la critique contemporaine sur le Barzaz-Breiz. Nous ne croyons pas inutile de restituer le début et la fin de cette lettre qui n’avaient pas paru dans le Petit Journal — où le ton de la polémique n’a pas su s’affranchir encore de certains préjugés de courtoisie :
    Kerdaoulas, 9 septembre [1906].
    Monsieur,

    On vient de me mettre sous les yeux un article du Petit Journal sur Luzel et les Chants Bretons. Cet article — non signé — ne vaut guère l’honneur d’une réponse, mais il ne sera pas dit qu’une fille de M. de La Villemarqué a laissé prononcer à son sujet le mot de supercherie. On a le droit de critique, mais pas celui de calomnie. Si on a préféré ce dernier procédé, c’est que les instigateurs de cette basse campagne savent parfaitement qu’une critique loyale aurait eu ici à tenir compte de plusieurs facteurs. Ils savent très bien qu’à l’époque où M. de La Villemarqué a publié le