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vées » jusqu’au trinôme symbolique inscrit dans le deuxième cercle. Les druides s’adossaient contre les huit menhirs, et Morganwg, debout au milieu du cercle, dans sa tunique de lin vierge, saluait une nouvelle fois le soleil levant…

Il y avait au-dessus de nous, chevauchant l’arête de la colline, une manière de cottage ou villa rustique qui me tirait l’œil depuis quelques instants. Toute blanche, dans un fouillis de verdure, je demandai à un passant comme elle s’appelait et s’il pourrait me servir d’introducteur près de ses hôtes. Avec une courtoisie parfaite, l’homme, un forgeron de Pontypridd, nommé George Guinbleth, se mit tout de suite à ma disposition.

— J’ai moi-même une commission à faire près du propriétaire de la maison, me dit-il. Ce n’est point un cottage, mais une métairie. Elle s’appelle Ty-Gwyn, c’est-à-dire la maison blanche (ti-wen, dirions-nous en breton), et c’est, comme vous voyez, une des très rares exploitations agricoles qui subsistent encore autour de Pontypridd.

Nous reprîmes de compagnie le sentier de chèvre qui m’avait mené au Logan et qui serpentait à travers une culture maigre et fragmentée comme la culture bretonne, chaque champ formant blockhaus et flanqué, comme en Bretagne, de hauts talus en pierres sèches.

Où l’analogie cessa de m’apparaître, c’est quand je vis l’étrange personnel qui travaillait dans ces champs : au lieu des frustes paysannes du Léon ou de la Cornouaille, les pieds nus, la poitrine lâche dans