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couches supérieures n’est propre qu’aux usages domestiques.

L’Albion est cependant une des plus petites exploitations du réseau : elle ne compte que 1,500 mineurs, dont 1,000 travaillent le jour et 500 la nuit, et son rendement moyen n’est que de 1,500 tonnes de charbon par jour, soit 547,500 tonnes par an[1]. Or la production totale des houillères galloises, qui était de 8 millions de tonnes en 1862, passe aujourd’hui 35 millions.

Pourra-t-elle s’accroître indéfiniment, comme essayait de l’établir Stanley Jevons dans ses calculs audacieux ? Ce n’est pas tout à fait l’avis d’un spécialiste français, M. Lozé, qui, dans une magistrale étude sur les Charbons britanniques et leur épuisement, estime qu’à la grande rigueur la production totale du Royaume-Uni, qui est actuellement de 200 millions de tonnes, pourrait bien atteindre 350 millions vers 1950 (soit une augmentation de 150 millions de tonnes pour un demi-siècle), mais qu’elle ne saurait aller au delà dans un pays où la population est déjà aussi dense, la main-d’œuvre si exigeante et qui se voit de plus en plus « concurrencer » sur le marché des deux mondes par les pays jeunes, nés d’hier ou qui vont naître à la civilisation. Joignez que les difficultés économiques dont nous souffrons en France plus qu’en aucun autre pays ne sont point tout à fait inconnues

  1. Cela fait sensiblement plus de 297 tonnes par ouvrier, qui est (V. la note précédente) la moyenne du rendement pour toute la Grande-Bretagne.