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Nous eûmes un autre exemple significatif de ce dont est capable la générosité galloise, quand la sollicite un intérêt vraiment national : ce fut, quelques jours plus tard, en visitant l’abbaye de Llandaff.

Llandaff est la première en date des églises du pays de Galles. Son nom primitif fut Llan-ar-Daff (église du Taff). Elle était placée à l’origine sous l’invocation de saint Pierre et de saint Paul et aurait été fondée, d’après une triade assez suspecte d’ailleurs, par Lleufer Mawr, au premier siècle de l’ère chrétienne. Il y a quelque brume peut-être sur l’histoire de cette fondation. La période limbaire de l’église cesse définitivement au sixième siècle, avec saint Dubric, qui fut le premier évêque connu de Llandaff et que nous retrouverons plus loin. Saint Teileiaw ou Teilo lui succéda, lequel marqua d’une empreinte si forte dans les annales de la confession britannique que l’église et les bâtiments groupés à son ombre troquèrent un moment leur nom contre le sien (Eglweys Teilo ; Plyf Teilo). Rappelons enfin que c’est à Llandaff, en 1188, que Baldwin, le célèbre archevêque de Canterbury, prêcha la troisième croisade.

Tant et de si glorieux souvenirs font comme une auréole à cette vénérable abbaye, l’un des grands séminaires du catholicisme celtique[1] et où plus de


    selle en juillet 1900, ses deux plus importantes chorales indigènes, la Royal Welsh Ladies Choir et la Royal Welsh Uited Choir.

  1. On sait le nom des autres : Clonfert et Bangor pour l’Irlande, Iona pour les Hébrides, Landévennec pour la Bretagne.