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nin : Ici on parle français, correspondant à l’English spoken here de nos boutiquiers autochtones. Cela m’étonnait assez pour que j’en voulusse chercher les raisons.

— Le consul vous les donnera, me dit M. Riou, un des trois membres du Parlement qui, avec le marquis de l’Estourbeillon et le comte de Traissan, s’étaient joints à la délégation bretonne.

— Soit, répliquai-je, allons voir le consul.

Aussi bien convenait-il que notre première visite en terre étrangère fût pour le représentant de la France. Mais, quand il s’agit de dénicher le consulat, ce fut toute une histoire : le consulat est au diable-vauvert, près des bassins. Il fallut héler un cab ; le cocher se trompa d’adresse et nous déposa devant le consulat hollandais, puis devant le consulat espagnol.

Nous trouvâmes enfin ce que nous cherchions au troisième étage d’une grande bâtisse marchande et que ne signalait aucun pavillon. Un employé parlant difficilement notre langue nous reçut au lieu et place du consul qui n’était point là et dont il nous donna l’adresse particulière. Je ne veux point croire, quoi qu’on ait dit, que M. X…, dont nous pûmes apprécier plus tard l’amabilité et la distinction, eût reçu des ordres précis du quai d’Orsay afin de s’abstenir de toute participation officielle à l’Eisteddfodd. Il se peut aussi que le ministre des affaires étrangères fût mal renseigné sur le caractère de la manifestation. La présence parmi nous d’un député de la majorité gouvernementale eût pleinement suffi, je pense, pour dissiper toute équivoque. Nous déposâmes nos cartes au con-