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ses formes, houille, coke, briquettes, poussier, etc., en faisait l’unique élément.

L’admirable situation de Cardiff, au débouché du plus riche bassin houiller du globe, explique ce développement prodigieux de son trafic.

Jusqu’en 1798, le charbon n’y arrivait qu’à dos de mules. Un premier progrès fut réalisé par la création du canal de Glamorganshire qui desservait toute la vallée du Taff, de Mirthyr-Tydfil à Cardiff, et communiquait par un ingénieux système d’écluses avec la Manche de Bristol. Toutefois, c’est à partir de 1839, date de l’ouverture des docks, que la fortune commerciale de Cardiff prit son élan véritable.

Si remarquable qu’ils aient été pour le temps, ces docks, construits par le second marquis de Bute et agrandis d’année en année au point de former une ville dans la ville, ne sont déjà plus suffisants : Cardiff est en marche vers son avant-port de Penarth et l’aura bientôt absorbé. De tous côtés, par de larges avenues, par des faubourgs manufacturiers, la ville gagne et s’étend. Les rues, tirées au cordeau, manquent peut-être d’imprévu. Du moins le « génie du progrès » n’a-t-il point été ici, comme chez nous, un génie destructeur, Cardiff a religieusement respecté tout ce qu’il a pu du passé, depuis sa vénérable église de Saint-John[1], avec le calme cimetière

  1. Encore faut-il distinguer : la tour, que l’on regarde comme la plus belle de la Galles du Sud et qui fut bâtie en 1443 par Harth, est à peu près intacte, mais, dans l’intérieur de l’église et du chœur, le blanc de chaux a fait des siennes. L’ineffable pasteur Jenkins s’en applaudissait