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on nous montre les deux grandes tours carrées d’Osborn, résidence préférée de la reine. En pente douce, la campagne descend jusqu’à la mer, une campagne grasse, unie, sans accidents, comme les campagnes normandes qui leur font vis-à-vis…

Des cottages, des mâts, des pavillons : c’est Gowes, siège du Royal Yacht Squadron, où se courra dans quelques jours la Coupe de la reine. Il y a là tous les types de la navigation de plaisance, yachts à vapeur et à voile, ferries, cotres, racers, périssoires et jusqu’à deux ou trois de ces grands paquebots de plusieurs milliers de tonneaux de jauge nommés Océan Greyhounds, lévriers d’océan…

À mesure que nous remontons les Southampton-Waters, les berges se resserrent, l’écartement diminue. Entre Portsmouth et Southampton, parallèlement au fleuve, court une grande bâtisse, briques et tuf, dans le style vaguement oriental du Trocadéro : elle a deux milles et demi de long sur tous ses côtés ; un immense parc l’entoure. Quid ? Un palais ? Un musée ? Tout simplement un hôpital militaire, le sanatorium de Nettley, le plus vaste du monde, le plus confortable aussi, fondé par la reine Victoria, sur sa cassette particulière, pour les troupes revenant de l’Inde et du Cap… Quelques minutes après nous débarquons.

L’avantage de Southampton est qu’on y trouve de l’eau à mer basse comme à mer haute et que les appareillages et les accostages s’y peuvent faire à heure fixe. Un interprète nous attend sur le quai. Il nous débarrasse de la douane, fait charger nos bagages et nous mène à deux pas, dans un garni de piteuse ap-