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du second siècle de notre ère, vers 102-104, parle du vieux pantalon, veteres bracæ, d’un pauvre Breton, pauperis Brittonis. Mais, de grâce, Messieurs, là où je dis pantalon, n’entendez point culotte, encore que l’origine du mot braca ne soit pas beaucoup plus noble que celle du mot culotte, sensible, oserai-je dire, aux oreilles les moins averties. La culotte ne descendait pas plus bas que les genoux : la braca ou pantalon descendait, comme aujourd’hui, jusqu’aux chevilles.

Les Romains, peuple foncièrement assimilateur, acceptèrent bien de porter la culotte le jour qu’ils eurent reconnu l’avantage de cette sorte de vêtement : ils ne voulurent jamais porter le pantalon ou braca. Cette braca leur semblait de si mauvais ton qu’à la fin du IVe siècle après Jésus-Christ, l’empereur Honorius en défendit l’usage dans la ville de Rome, sous peine de l’exil et de la confiscation des biens. Or, ce même Honorius tolérait le port de la culotte. Il y a des soldats romains en culotte sur les bas-reliefs de la colonne Trajane. Qu’était-ce pourtant que cette culotte, sinon le pantalon gaulois raccourci ? Sans doute ; mais enfin, cette légère différence suffisait à l’amour-propre des Romains. La culotte l’emporta si bien que, sauf dans les classes inférieures, elle s’imposa au monde occidental pendant tout le moyen-âge et jusqu’aux temps modernes. Ce n’est que depuis une cinquantaine d’années que le pantalon gaulois s’est victorieusement substitué à elle.

Concluons ou plutôt rendons pour conclure la parole à M. d’Arbois de Jubainville :

« L’envahissement du monde occidental par le pan-