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comme aux attributs du squelette, nous reconnaissons la personnification bretonne de la Mort, le redoutable seigneur Ankou.

Tous les ossuaires bretons n’ont pas l’importance de celui de Saint-Thégonnec (1676), si majestueux avec ses pignons fleuronnés, ses colonnes de l’ordre corinthien, ses niches à coquille, les élégantes cariatides de son fronton, — et c’est que beaucoup de ces édifices, ni plus ni moins que les sacristies et les porches, sont de simples appendices de l’église. Mais il en est un certain nombre, nous l’avons vu, qui forment des monuments détachés, autonomes, de dimensions assez vastes pour répondre à leur double fin de reliquaires et de chapelles funéraires. On y dit effectivement la messe le jour des Morts. Le style de ces chapelles funéraires, placées en général sous le vocable de sainte Anne, n’est pas très varié sans doute et se ramène à trois ou quatre types essentiels ; cependant, à Guimiliau, voici, accolée au monument, une chaire extérieure dont nous n’avons point vu l’analogue ailleurs. À Roscoff, l’ossuaire, de style Louis XIII, aux deux étages d’arcatures reposant sur de robustes pilastres rectangulaires, présente cette originalité de n’avoir pas de porte : il fallait donc qu’on y glissât les ossements par les baies des arcatures. À la Roche-Maurice, à Landivisiau et à Ploudiry, il semble que la décoration extérieure ait emprunté certains éléments aux danses macabres du moyen âge :