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la Mise au Tombeau ; surtout le calvaire de Quininen, près Landrevarzec, dont on n’a pas assez vanté l’harmonieux agencement et cette originale disposition ascensionnelle des statues autour de la croix principale qui la fait ressembler à un grand arbre de Jessé…

Je ne dirai rien et pour cause, malgré leurs proportions magistrales et la juste réputation dont ils jouissent, des calvaires de Sizun, de La Martyre, de Lampaul, de Pencran, de La Forêt, de Kerfons, du Quillio, de Saint-Herbot, etc. Ce ne sont point là de véritables calvaires au sens où on l’entend ici et le nom doit être réservé, à l’exclusion des croix ornées, aux seuls monuments où se voit une figuration dramatique des grandes scènes de la vie de Jésus. Les plus réputés du genre, en outre des calvaires dont j’ai déjà parlé, sont le calvaire de Guimiliau, exécuté en sept années, de 1581 à 1588; celui de Plougastel-Daoulas, commencé en 1602 et terminé en 1604 ; celui de Saint-Thégonnec, qui porte la date de 1610 ; enfin celui de Pleyben, dont l’exécution remonte seulement à 1650.

Une particularité curieuse de ces différents calvaires, c’est que les croix qui en forment le motif principal sont presque toutes à fût épineux, bosselé ou écoté. Il y a là plus et mieux qu’une indication. Pour l’un de ces calvaires, d’ailleurs, on est fixé : c’est à la suite d’un vœu solennel, fait en 1598 pour obtenir la cessation de la peste qui désolait le Léon et la Cornouaille, que fut érigé le calvaire de Plougastel-Daoulas. De pareils vœux durent être fréquents à

    que par le ciment qui relie leurs parties brisées : l’un des chevaux est littéralement noyé jusqu’au ventre dans le ciment. »