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— du second qu’une sorte de chaire à prêcher ou « promenoir », trois fûts de colonnes et quelques pierres ouvragées. Plus heureux que les précédents, quoique mutilé et brisé comme eux en 93, le calvaire de Lanrivain, restauré par Hernot père en 1866[1], domine encore de sa masse imposante les tombes du cimetière

    qui l’encombre en ce moment, les autres figures se rapportent bien aux scènes intermédiaires entre l’Annonciation et la Résurrection. Le centre de la plate-forme devait être primitivement occupé par une croix comme maintenant ou peut être par trois croix, ainsi qu’à Saint-Thégonnec, Plougastel, etc. Nous ne possédons actuellement que les vestiges de la croix principale, laquelle se trouve représentée fort heureusement par ses parties essentielles : le Christ (très belle figure) existe presque en entier. Quant aux personnages de la plate-forme alignés par le recteur autour du monument, quelques-uns — fort peu — sont intacts ; la plupart sont décapités. Heureusement on a les têtes. Une restauration complète du monument est donc possible. Reste à trouver l’argent. » Mais l’intervention du conseil général des Côtes-du-Nord et de la Direction des Beaux-Arts n’est-elle pas tout indiquée en l’espèce ? Lors d’une récente visite au calvaire de Kergrist-Moëllou, j’avais prié M. Le Riguer — dont l’aimable hospitalité reste un des bons souvenirs de ma tournée en Cornouailles — de faire certaines recherches sur l’origine du monument. « Il n’existe, dans nos archives, m’écrit-il, aucune pièce relative à ce calvaire. Peut-être est-il en effet des frères Jézéquel qui construisirent la tour de l’église en 1554. D’autre part, Mme la comtesse du Laz, auteur de la Baronnie de Rostrenen, m’écrit qu’il est certainement dû à l’initiative du Baron de Rostrenen, Toussaint de Beaumanoir. Mais on n’a aucun souvenir des motifs de son érection et on ne peut rien dire de plus : l’écusson est frusté. » — (Voir à l’Appendice.)

  1. D’après les comptes fabriciens, m’écrit M. Le Men, cette restauration a coûté 2000 francs. ».