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personnel infirmier ensuite qui la retenait prisonnière.

Le conflit des notions morales et des incitations sexuelles instinctives a provoqué une série de chocs affectifs.

Les tendances érotiques ont bien été combattues, mais grâce à leur charge affective, elles se sont exprimées en idées délirantes inconscientes. Les conceptions morales, la malade s’en est servie sciemment pour lutter, mais leur symbolisation antagoniste en la personne de sa mère lui est restée totalement inconsciente, c’est ainsi que le délire amorcé s’est développé comme nous l’avons raconté. La malade s’est cru dans une maison de prostitution, elle s’est cru influencée, invitée à se prostituer et sa conduite, appliquant les idées morbides, a tenté de les réaliser. Elle s’offrait aux médecins, se mettait nue sur son lit, prenait des poses, simulait l’extase amoureuse, « jouait » son rôle de prostituée.

Cette affection a permis aux tendances sexuelles normales que l’éducation de la maladie ne lui permettait pas d’afficher, de se travestir et de se traduire en symptômes morbides. Il y a eu dans ce cas « attaque victorieuse, réussie, du conscient par l’inconscient ». (Régis et Ménard).

Sans aller aussi loin que Maeder qui apporte à l’explication des psychoses une conception téléologique, il semble bien qu’il doive exister, selon l’expression de cet auteur, une « volonté de maladie » (Will Zur Krankheit), la psychose ayant été une compensation contre une existence jugée incomplète et