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dans une ville éloignée de la mienne, où j’allais être totalement mon maître.

Pendant que je me disposais gaiement à aller habiter un nouveau séjour, Constance sentait remuer dans son sein le germe criminel des caresses impudiques de son cher calotin ; bientôt elle n’allait plus oser lever les yeux dans notre province, de sorte qu’ayant communiqué ses craintes à ce monstre ecclésiastique, il lui donna les plus exécrables conseils ; et un beau matin, ayant soustrait les bijoux de sa mère, ils firent ensemble un trou à la lune, et telles perquisitions que sa famille, la mienne et moi ayons faites, nous ne pûmes découvrir leurs traces. Ce ne fut que bien du temps après et par hasard que je la retrouvai au sein de la capitale, et que j’appris de sa propre bouche les infâmes excès de son libertinage, que je vais mettre sous les yeux de mes lecteurs, pendant qu’on ferme mes malles et que ma chaise de poste s’apprête. Je rendrai compte ensuite de mes aventures de garnison.

J’ai dit que Constance était grosse et que l’abbé de Gerville l’enleva pour la conduire à Paris, dans le dessein de lui manger ou de lui voler les bijoux qu’elle avait emportés à sa mère. Ce trait