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sent, et qui attendent un changement de fortune de vous. C’est contre eux qu’aura lieu un mauvais changement de fortune[1]. Car Allâh entend et sait.

100. Parmi les Arabes nomades, il en est qui croient en Allâh et au jour dernier, et qui prennent ce qu’ils dépensent (en aumônes)[2] comme des moyens de s’approcher d’Allâh et d’avoir accès aux prières de Son Apôtre. N’est-ce pas, en vérité, un moyen de s’en approcher ? Allâh les fera pénétrer dans Sa grâce. En vérité, Allâh pardonne ; Il est miséricordieux.

  1. Le sens de ce verset paraît être : Il y a des Arabes nomades, qui considèrent toute dépense qu’ils sont contraints de faire comme un impôt qui leur est ordonné de payer. Aussi attendent-ils un changement de sort de vous ; ils pensent que, par un retour de bonne fortune, ils seront débarrassés de cette charge qui pèse sur eux. Mais c’est juste le contraire qui arrivera ; il y aura pour eux un changement de sort, mais mauvais. — Il n’est pas question, croyons-nous, dans ce verset, de l’aumône légale. Il s’agit de considérations beaucoup plus générales, et de l’opposition de la vie nomade des Arabes païens, avec ses nécessités et ses misères, avec la vie de l’Arabe civilisé, c’est-à-dire musulman, avec ses devoirs et ses charges mais avec ses avantages aussi et avec la connaissance de la vérité religieuse.
  2. Dans ce verset, il semble bien qu’il s’agisse d’aumône (rituelle), le texte employant pour désigner la prière le mot salât, qui s’emploie comme expression de la prière rituelle musulmane. Le sujet du v. 100, d’ailleurs, est tout à fait différent de celui du v. 99. Au v. 99, il s’agit d’Arabes païens, au v. 100 d’Arabes islamisés.