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vivant, toutes les bêtes qu’elle a employées, tous les lieux qui évoquent pour elle un souvenir, ou joyeux, ou triste, il faut qu’elle les effleure, qu’elle les visite, qu’elle les parcoure, en un mot, qu’elle prenne congé d’eux.

Et la béguine concluait, en baissant mystérieusement la voix :

— Retenez-le, car ce n’est pas dans les livres… Cela s’appelle la randonnée de l’âme défunte

La randonnée de l’âme défunte !… Voilà bien ce que fut cet étrange, ce fantomatique voyage au pays de mes origines et de mon printemps. Landerneau est le seuil du Léon, mon ingénieur. Je m’étais dit :

— Je ne le franchirai pas !

J’avais même commencé de rebrousser chemin vers le sud, avec l’intention de regagner la Cornouaille, par petites étapes. Mais, dès la montée de Penn-Créach, au