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obtenu d’être remplacé par un intérimaire, nous passâmes ensemble la fin de cette quinzaine, et je dois à la vérité de convenir que ce sont peut-être les seuls instants de ma vie où, sans aucun retour triste sur les autres ni sur moi-même, je me sois pleinement oublié à être gai. Je ne me reconnaissais plus. C’était comme si, au contact de mon nouveau compagnon, quelque chose de sa légèreté charmante et de sa libre insouciance se fût communiqué à mes esprits. Louarn était de ces natures heureuses dont l’influence agit sur vous à la façon d’un philtre. On est pris, avant même qu’on ait songé à se défendre. Et l’on cesse, dès lors, de s’appartenir. On ne voit plus que par leurs yeux, on ne pense plus qu’avec leur cerveau.

J’essayai d’abord, néanmoins, de lutter contre cette espèce d’envoûtement, et, par exemple, au cours des premiers repas, je fis exprès de ne parler avec notre commensal