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A l’appel brusque de quelqu’un, au contact imprévu de quelque chose, faites-vous instinctivement un soubresaut ? C’est que la mort, qui venait de s’abattre sur vous, vous quitte pour s’emparer d’un autre.

Se sentir les yeux tout à coup pleins de larmes, signe que l’on aura bientôt à pleurer quelqu’un des siens[1].

    la mort d’un ami dont on recevra bientôt la nouvelle (J. G. Campbell, Superstitions of the Highlands and islands of Scotland, p. 258).

  1. Les intersignes sont en Bretagne si nombreux et si variés qu’il est impossible de les énumérer tous. Voici quelques intersignes connus dans les pays celtiques que nous n’avons pas relevés en Bretagne. En Écosse, le pluvier doré qui crie la nuit, ou le coucou qui chante sur le haut de la maison ou sur la cheminée sont des intersignes funèbres (J. G. Campbell, Superstitions of the Highlands and islands of Scotland, p. 25). En Irlande, le coucou annonce la mort à une certaine famille (lady Wilde, Ancient legends, p. 138).
        En Cornwall, la tourterelle est un oiseau de mauvais augure (Folklore Journal, t. V, p. 32) et l’apparition soudaine de rats ou de souris est un signe de mort (The Folklore Journal, t. V, p. 217 ; Folklore, t. IX, p. 257 ; cf. t. XI, p. 345). Dans le même pays, quand on voit sur un chêne des feuilles étranges, c’est pour certaines familles un présage de mort (The Folklore Journal, t. V, p. 32). En Irlande, un roitelet, qui chante au pied d’un lit, annonce la mort ; autant de fois il s’abat sur le sol, autant de morts on aura à pleurer (The Folklore Journal, t. II, p. 66-67).
        Si l’on voit dans les limites de la même ville les deux bouts