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LX

Tadik-Coz

Ce Tadik-Coz était un maître pour célébrer Yofern drantel. On prétend que, depuis qu'il est mort, il n'y a plus de prêtre qui sache la dire.

Il fit une fois un de ces miracles qui ne sont possibles qu'à Dieu.

Il venait de célébrer la messe de trentaine pour un défunt deTréglamus1. Or, en passant la revue des démons, il vit que l'un d'eux tenait entre ses griffes l'âme de ce défunt. Un autre que Tadik-Coz se fût dit :

— Le mort est dûment damné ; il n'y a plus rien à faire.

Mais Tadik-Coz était un gaillard qui ne se décourageait pas aisément. Je crois bien que, pour sauver une âme, il aurait été nu-pieds jusqu'en enfer.

— Hé, l'ami! dit-il au démon, tu as l'air bien fier de ce que tu tiens là! Franchement, il n'y a pas de quoi t'enorgueillir à ce point. J'ai connu le défunt, quand il était encore de ce monde. Un pauvre hère, en vérité! Il a déjà eu tant de misère pendant sa vie, que ton enfer lui apparaîtra presque comme un lieu

1. Petite commune des Côtes-du-Nord, située au pied du Ménez-Bré.

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