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L'âme, dit-on, est partie1.

Dans la « montagne » (environs de Carhaix), lorsque c'est un habitant du bourg qui a trépassé, toute la population agglomérée se relaie par équipes pour veiller le défunt. La nuit est divisée en un certain nombre de « quarts ». A la fin de chaque quart, un homme va de seuil en seuil agiter la clochette de la mort (cloc'hic ar maro) pour avertir les gens qui dorment que leur tour de veille est arrivé'.

Dans la région de Douarnenez, la veillée funèbre ne va jamais sans un repas, généralement copieux, que l'on sert aux approches de minuit. La croyance est que le mort participe à cette agape, où l'on a soin de lui dresser son couvert3. S'il n'avait pas ce viatique

honore le mort par la quantité de boisson et de tabac que l'on donne aux veilleurs (G. H. Kinahan, Notes on lrish folklore  ; The Folklore record, t. IV, p. 100). Dans une légende de Cr. Croker, Fairy legends, p. 189, le narrateur décrivant une veillée mortuaire et voulant en donner une idée avantageuse dit qu'il n'y eut pas moins de trois filles à y trouver des maris.

1. Cf. A. LeBraz, Les saints bretons d'après la tradition populaire (Annales de Bretagne, t. IX, p. 52).

2. Sur les anciennes veillées funèbres en Bretagne, cf. 0. Perrin et A. Bouet, Galerie bretonne, t. III, p. 157.

3. En Écosse, la nuit qui suit l'enterrement, on dispose, dans la suprême,