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Quand viendront les anges sonner les trompettes, Pour appeler au Jugement général, nous nous reverrons.

Le Corps Allez donc, ma vie, recevoir le lot Auquel vous prétendez dans le grand héritage, Des joies éternelles du Firmament ! Moi, mon agonie est close, mes yeux se ferment, Je vais exhaler mon dernier soupir’.

1. Ce « débat » entre l’âme et le corps m’a été récité par une femme de la commune du Vieux-Marché, Catherine Maho, demeurant non loin de la chapelle des Sept-Saints. Cette Catherine Maho est une « prieuse » de profession. Elle va, comme elle dit, « autour des morts ». Elle connaît une kyrielle d’oraisons appropriées aux différentes phases de la veillée funèbre. Lorsque l’agonie s’annonce comme devant être particulièrement longue et pénible, elle a recours aux strophes dont on vient de lire la traduction et qui ont, à l’entendre, la vertu de décider le corps à laisser s’évader l’âme. Cette composition se trouvait, du reste, autrefois dans le colportage. J’en possède un exemplaire sous cette forme, sans nom d’imprimeur, avec cette différence que le « débat » proprement dit y est précédé d’une sorte d’introduction (de quarante-huit vers) et que les propos de chaque interlocuteur ne sont pas nettement séparés. A la fin du dialogue, on lit cette mention  ; « Composé par M. Allin, recteur de Béy. » La pièce entière a pour titre : Cantic spirituel var ar separation eus an Ene eiirus hoc e Gorf.