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CHAPITRE IV


La mort simulée



XXXI
Il n’est pas bon de simuler la mort 1

Autrefois, il y avait au collège de Tréguler de grands élèves dont quelques-uns avaient vingt-deux et même vingt-cinq ans. C’étaient dojeunes paysans auxquels on n’avait fait commencer leurs études que sur le tard. Bien qu’ils se destinassent à la prêtrise, ils se livraient souvent à des plaisanteries qui sentaient le rustre.

Un jour, débarqua au petit séminaire un garçonnet de chétive apparence, et dont l’esprit n’était guère plus robuste que le corps. Il était, comme on dit chez nous, briz-zod, c’est-à-dire un peu bête. Ses parents avaient pensé qu’à cause de sa simplicité même il ferait un bon prêtre, et s’étaient saignés aux quatre veines pour l’entretenir au collège*

Le cher pauvret ne tarda pas à devenir le souffre

1. Il ne semble pas que cette cïoyance soit générale en Irlande. Dans les Contes et Légendes d’Irlande, p. 170-173, une vieille femme simule la mort pour se procurer quelques ressources et n’en éprouve aucun dommage.