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J'avais environ douze ans. Nous habitions alors le petit hameau marin de Leschiagat où mon père était gous-patron des douanes. Ma mère avait un frère, Toncle Jean, marié, non loin de nous, à Pont-Labbé, chez lequel j'allais quelquefois passer les fêtes de Noël ou celles de Pâques, avec mes cousines. J'air mais beaucoup cet oncle qui me rapportait toujours quelque souvenir de ses voyages, car il naviguait au long-cours, comme second à bord de la Virginie, un navire de Nantes qui faisait les campagnes des mers du sad. Ma mère aussi avait une grande affection pour son frère, un peu plus jeune qu'elle, et dont elle était la marraine. Il lui écrivait presque aussi souvent qu'à sa femme. Et, justement, ce jour-là, on avait reçu une lettre de lui annonçant qu'il venait d'arriver à Montévidéo, qu'il était en bonne santé, et que, sous peu, la Virginie devait faire voiles vers la France.

Je me rappelle très bien ces détails, parce que, comme je vous l'ai dit, je m'intéressais vivement à tout ce qui concernait mon oncle.

Nous avions soupe seules, ma mère et moi, mon père étant de garde sur la côte. Il faisait assez mauvais