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il semble bien préférable de consacrer son temps à étudier dans les livres la description d’instruments sur lesquels l’examinateur pourra tâcher de « coller un candidat ».

En prévision de ces futures « colles », les manuels grossissent chaque année, et pour peu qu’un appareil ait été imaginé récemment par un examinateur, il figure bientôt dans la totalité des manuels.

On devine ce que doit être un semblable enseignement et ce que peuvent être de tels manuels. Un de nos plus distingués universitaires, M. H. Le Châtelier, professeur au Collège de France, l’a fort bien montré au cours d’un mémoire sur l’enseignement scientifique paru dans la Revue des Sciences, et dont j’extrais le passage suivant :

On arrive, sous la préoccupation dominante des examens, à augmenter outre mesure le nombre des appareils décrits, ce qui présente de graves inconvénients. Quand, par exemple, on donne treize méthodes calorimétriques, comme dans certains ouvrages destinés à l’enseignement, on trompe les élèves en leur laissant croire qu’elles ont une existence réelle ; en fait, il y en a deux : la calorimétrie à eau et la calorimétrie à glace. En outre, en décrivant ces méthodes au pas de course, comme on est obligé nécessairement de le faire, on passe sous silence la seule chose intéressante et utile à connaître : le degré de précision. On ne trouverait pas un élève sur cent qui soupçonne quel intérêt il y a à se servir en calorimétrie de thermomètres donnant le centième de degré plutôt que le dixième. La seule impression qui puisse rester de ces descriptions d’appareils est que leur choix est surtout une question de mode. Il n’en résulte aucune notion de ce que peut être une expérience de mesure.

L’enseignement de la chimie n’est pas naturellement meilleur. Voici comment s’exprimait le grand chimiste Dumas dans l’instruction de 1854 sur le plan d’études des lycées à propos de cette science. Les