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de fleurs, à la contemplation et à l’adoration du grand principe, du Père et du Conservateur de tous les êtres, ne peut donc être ni oiseuse, ni inutile : au contraire elle est digne de l’homme et agréable à la Divinité. »

Ces nobles paroles font autant d’honneur à sa tête qu’à son cœur. Voilà la science sur laquelle nous désirerions voir se porter l’attention de tant de sains et vigoureux esprits qui, chaque jour, acquièrent un nouveau développement : c’est dans ce but que nous examinerons ce qui se passe sur les autres points de notre continent.

Parmi les villes de l’Union où l’histoire naturelle a pris un essor rapide, citons surtout Boston, l’Athènes de l’Amérique, Charleston, Philadelphie, la Corinthe du Nouveau Monde[1], et la capitale fédérale, Washington, avec ses musées, son capitole et son Smithsonian Institution, fondé en 1846 par la libéralité d’un particulier. Cette fondation a singulièrement prospéré ; le talent et le capital qu’on y emploie chaque année à reculer les bornes de l’esprit humain, dans les sciences naturelles, placeront cette association sous peu, si elle n’y est déjà, au premier rang des sociétés scientifiques de l’Amérique. L’Histoire Naturelle paraît y être une des études de prédilection. Le Smithsonian Institution envoie chaque été d’infatigables missionnaires aux cimes des montagnes Rocheuses, aux prairies de l’Ouest, aux savanes du Sud, au Canada et jusqu’aux régions glaciales du pôle, à la recherche d’animaux et d’oiseaux inconnus ; ces nobles enthousiastes de la science (inspirés par l’ardeur qui poussa l’infatigable Pierre Chasseur[2] à passer deux étés dans les montagnes du Canada, pour

  1. L’académie des sciences naturelles de cette ville contient la plus riche collection d’Histoire Naturelle de l’Amérique.
  2. Mort en 1842.