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QUELQUES MOTS SUR LES VOLIÈRES.


J’eus toujours de l’amour pour les choses ailées.
Lorsque j’étais enfant, j’allais sous les feuillées,
J’y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.
D’abord je leur faisais des cages de roseaux
Où je les élevais parmi des mousses vertes.
Plus tard je leur laissais les fenêtres ouvertes.
Ils ne s’envolaient point ; ou, s’ils fuyaient aux bois,
Quand je les rappelais ils venaient à ma voix.
Une colombe et moi longtemps nous nous aimâmes.
(Les Rayons et les Ombres).

Lecteur, après avoir admiré avec nous cette strophe de Victor Hugo, qui vous reporte aux heures roses de votre jeunesse, si vous avez été élevé à la campagne, permettez que nous vous disions un mot sur les Volières.

Une jolie collection d’oiseaux chanteurs, et pour ainsi dire libres dans leur captivité ; un aquarium où de beaux poissons dorés et argentés se jouent et circulent prestement autour de brillants coquillages, au sein desquels des plantes aquatiques prennent racines et laissent épanouir leurs corolles à la surface, voilà certes deux des ornements les plus propres à ajouter un charme nouveau aux charmes nombreux de nos belles résidences canadiennes.

On a fait en ce pays, plusieurs tentatives de réunir dans des Volières nos oiseaux indigènes doués du chant ou de livrées éclatantes : ces essais bien minimes comparés à ce qui se pratique en France, en Angleterre, en Allemagne, ont néanmoins obtenu une entière réussite. Aux amateurs fixés à la campagne, nous croyons devoir conseiller d’abord l’érection d’un local en plein air, pour leurs favoris, pendant la belle saison ; plus tard, ces derniers devront être hébergés dans un appartement tempéré, sous le toit domestique et ayant vue si c’est possible, vers l’Orient, afin qu’ils reçoivent les rayons du soleil levant.

Un réduit en plein air de douze pieds sur toutes ses