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héronnière dans un bois avoisinant la résidence du consul de France à Beauport près de Québec.

Quand on approche d’une héronnière, le vacarme que font les jeunes et les vieux ferait presque croire, qu’au sein du bois deux ou trois cents sauvages s’égorgent les uns les autres ; dès qu’une personne se montre, tous les Hérons s’envolent et s’abattent sur la cime des arbres dans une autre partie du bois ; puis sept ou huit Hérons sont députés par les autres comme éclaireurs pour observer les mouvements de l’ennemi. Quand les jeunes peuvent sortir du nid, ils grimpent jusqu’au haut de l’arbre sans essayer de voler. L’ouïe de ces oiseaux paraît extrêmement subtile. Ces pauvres Hérons ont de nombreux ennemis. Plusieurs Faucons, l’Aigle à tête blanche même les choisit pour victimes ; mâles et femelles se ressemblent fort ; tous ont les trois élégantes plumes blanches qui partent du derrière de la tête. Ils vivent de petits poissons, de grenouilles, et se servent de leurs pieds en guise de peignes pour se nettoyer la tête et le corps de parasites désagréables.

Le mâle a son chef orné d’une jolie calotte noire à reflets lustrés et verdâtres, laquelle se termine par trois plumes blanches longues de huit à neuf pouces, lesquelles s’emboîtent l’une dans l’autre et se réunissent en une, toutes les fois qu’on les sépare. Les ailes, le croupion et la queue sont d’un bleu clair tirant sur le gris et nuancés de blanc ; le ventre et l’abdomen, blancs couleur de crème ; le bec, noir ; l’iris, d’un rouge vif ; les paupières, vert jaunâtre ; les pieds, jaunes ; les griffes, brunes ; le devant du front, blanc ; le devant du cou, blanc ; les côtés et le derrière, nuancés de lilas pâle ; la queue, courte, légèrement arrondie, et composée de douze plumes arrondies.

Longueur totale, 25.7l12, envergure, 44.


Laissons maintenant à l’auteur du beau livre « L’Oiseau » le soin de nous donner à sa manière la généalogie et l’histoire du Héron de nuit.