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à demi-voix et sans interruption pour une heure entière, une douce psalmodie sans autre objet apparent que celui de se charmer lui-même. À l’état de domesticité, ses talents pour l’harmonie le font apprécier de tous. Sa voix n’est pas éclatante comme celle du merle, mais la continuité, la douceur de son chant lui assurent une place distinguée parmi les visiteurs ailés dont s’honore le Canada. Il est granivore, sans dédaigner pourtant le pain et le lait qu’on lui donne. Lorsque sa cage est exposée dans un appartement bien éclairé, il commencera à chanter en janvier et ne cessera qu’à la fin d’août.

D’un caractère sociable, il est bien adapté pour la volière et son goût pour l’harmonie encourage les autres oiseaux à chanter. Les variations dans son plumage ont causé de singulières méprises aux anciens naturalistes. Pennant, Latham, Bartram, Pallas et autres en avaient fait quatre espèces.

Le bec de l’Oiseau Rouge est si trapu, si robuste qu’on serait presque tenté de croire qu’il appartient à la famille des Gros becs des pins ; l’oiseau est fort méchant au commencement de sa captivité : il mord à enlever la chair ; il est tapageur et harcèle les serins et autres habitants des volières ; mais peu à peu, il s’apprivoise, fait preuve même d’une grande mansuétude. Il faut se garder de lui faire faire trop bonne chère, car il devient si replet qu’il succombe fort souvent à des attaques d’apoplexie foudroyante.

Dimensions du mâle, 6 × 9.



LE TANGARA ÉCARLATE.[1]
(Scarlet Tanager.)


Salut, bel étranger, habitant de ces rives brûlantes où Montezuma, où Cortez tinrent jadis le sceptre, aussi bien que de celles où Washington

  1. No. 220. — Pyranga rubra. — Baird.
    Pyranga rubra.Audubon.