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Le Goglu est célèbre, sinon pour la douceur, du moins pour la bizarrerie et l’étendue de son chant. On distingue très bien le mâle le printemps et l’été par le blanc couleur de crème qu’il a sur la tête, sur les ailes et sur le croupion.

Peu de prairies, peu de champs de foin en Canada au printemps, qui ne contiennent le nid de deux ou trois couples de Goglus.

Dès leur arrivée, qui a lieu autour de Québec, vers le vingt-quatre de mai, la femelle commence les préparatifs de la nidification ; pendant ce temps, le mâle ne cesse de faire entendre sa voix vibrante, métallique et harmonieuse. Le nid est bâti dans l’herbe des prairies ; il se compose de feuilles, de foin sec ; il est tapissé à l’intérieur de matériaux flexibles. Les œufs sont au nombre de cinq, bleu-blanc, et les jeunes pendant la première année ont le plumage de leur mère. Les accents du mâle pendant la période de l’incubation sont fort agréables, malgré les sons discordants dont ils se composent. Planant au-dessus du pré verdoyant repose sa jeune famille et où convergent toutes ses affections et trémoussant de tout son corps, il donne libre cours à une mélodie dont les notes, rapides, liquides, saccadées, joyeuses ressemblent au chant réuni de plusieurs oiseaux de la même espèce. Une personne qui toucherait au hasard et rapidement les clefs hautes et basses d’un piano, tout en tirant autant de sons hauts et bas que possible, donnerait une idée faible mais approchante du thème musical du Goglu, à coup sûr l’un des musiciens les plus connus et les mieux appréciés en Canada. Le Goglu possède des notes admirables, mais il les répète si rapidement qu’on peut à peine les distinguer. Néanmoins quand

  1. No. 399. — Dolychonix Orizivorus. — Baird.
    Dolychonix Orizivora.Audubon.