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taches brunes et lancéolées ; les flancs et les couvertures du dessus de la queue sont roux ; les plumes des jambes grises et tachetées ; les pieds bruns.

La femelle ressemble fort au mâle. Bartram, un naturaliste des États-Unis, rapporte plusieurs anecdotes qui dénotent chez cet oiseau, une grande sagacité : il en enleva un du nid, lequel devint fort docile. Lorsqu’on lui présentait des croûtes de pain dures, il les trempait dans l’eau, et attendait tranquillement que l’action du liquide lui formât le pain en une nourriture convenable. Il devint bientôt si familier, dit-il, que je lui donnais chaque jour sa liberté ; il saisissait sur les fenêtres les mouches et les insectes avec avidité, attrapant les guêpes dans mon jardin : une fois l’insecte pris, il le frappait contre terre et avait soin, avant de l’avaler, d’en extraire l’aiguillon. Il avait remarqué que la première guêpe qu’il avala, lui avait causé de grands tiraillements d’entrailles ; de là, la précaution qu’il employait avant de déguster son mets favori. Nous avions nous-même deux beaux oiseaux de cette espèce, qu’un ami nous avait expédiés de Port Sarnia ; ils étaient fort apprivoisés, mais fort méchants aux autres habitants de la volière : un matou sans principes les immola tous deux. Hélas ! Quel est l’amateur qui n’ait eu à enregistrer de semblables désastres !

Dimensions du mâle, 11 × 13.



LA GRIVE DES RUISSEAUX OU HOCHEQUEUE.[1]
(Water Thrush.)


Cet oiseau hiverne au Texas, dans la Floride et dans la Louisiane ; il émigre en Canada

  1. No. 187. — Seiurus Novaeboracensis. — Baird.
    Seiurus Novaeboracensis.Audubon.