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espèces, c’est l’olivâtre uniforme de son manteau, surtout sur le croupion et la queue ; la gorge et la poitrine sont d’une teinte plus roussâtre que dans les autres espèces ; les taches sur la poitrine sont plus nombreuses que chez la Grive Solitaire.



LA GRIVE ROUSSE.[1]
(Brown Thrush.)


Vieillot dit que les habitants de la Virginie voulant faire une mauvaise épigramme, donnèrent à cette Grive le nom de French Mocking Bird, parce que, disaient-ils, elle ne possède qu’à demi les merveilleux talents d’imitation du Moqueur de Virginie, l’Orphée du Nouveau-Monde. Mais ceci est entièrement erroné : la Grive Rousse ne possède aucune faculté de contrefaire les oiseaux ou les animaux. Son parcours géographique s’étend à cette partie de la Province ; elle est assez commune dans le voisinage de Toronto et d’Hamilton.

Il serait à désirer que cette Grive, remarquable par la douceur, la mélodie et la variété de ses accents, se fît entendre pendant toute la belle saison ; mais ce n’est qu’au printemps qu’elle anime les bosquets, son domicile habituel. Ce n’est aussi qu’à cette époque et seulement quand elle tire de son gosier les sons les plus étendus, qu’elle se perche à la cime des arbres moyens. En tout autre temps, elle se cache au centre des buissons les plus fourrés d’où on la fait sortir difficilement ; sans doute parce qu’elle s’y croit à l’abri de tout danger, car elle s’enfuit au moindre bruit et se réfugie dans son réduit obscur, lorsqu’elle est à découvert. Cet oiseau se nourrit au printemps d’insectes et de vers de terre qu’il cherche dans les broussailles, en

  1. No. 261. — Harporhynchus rufus. — Baird.
    Orpheus rufus.Audubon.