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L’OISEAU-MOUCHE.[1]


Des ailes ! des ailes ! pour voler
Par montagne et par vallée !
Des ailes pour bercer mon cœur
Sur le rayon de l’aurore !

Des ailes pour planer sur la mer
Dans la pourpre du matin !
Des ailes au-dessus de la vie !
Des ailes par delà la mort !

Rückert.

Cette famille compte un nombre infini d’espèces, dont une seule visite le Canada, le Petit Rubis de la Caroline. Sa taille est de trois pouces ; il est vert doré en dessus ; blanc grisâtre en dessous, et sa gorge est d’une couleur de rubis très brillante, qui est remplacée, chez la femelle, par une cravate blanche ; la queue est un peu fourchue, composée de rectrices grêles ; le bec est droit, noir, ainsi que les tarses.

La description de ce charmant oiseau va nous fournir une occasion de plus de comparer le style de deux grands maîtres : la comparaison, cette fois encore, tournera à l’avantage de la féconde terre de l’Ouest, sur la vieille Europe. Les recherches les plus récentes portent à trois cents les espèces connues de l’Oiseau-Mouche. L’Amérique est la patrie par excellence de ce sylphe aérien. Cette partie du continent comprise entre l’Amazone au sud, et le Rio Grande et Gila au nord, embrassant la Nouvelle-Grenade, toute l’Amérique centrale, le Mexique et les Îles Occidentales ; telles sont les régions où abondent davantage ces merveilleuses petites créatures. Au sud de cette ligne, vers le Brésil et le Pérou et autres régions tropicales, on rencontre une grande variété de ces oiseaux ; au

  1. No. 101. — Trochilus Colubris. — Baird.
    Trochilus Colubris. — Audubon.