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« La femelle diffère du mâle en ce qu’elle a le dessus de la tête d’un blanc roussâtre avec une bande d’un roux jaunâtre sur l’occiput, et en ce que son ventre est gris.[1] » Ce Pic est actif et criard comme les autres Pics, mais plus farouche. C’est sur les troncs des arbres les plus élevés qu’il cherche sa pâture, sans dédaigner le maïs lorsque l’occasion s’en présente. Il grimpe admirablement bien et va et vient autour de l’arbre, de haut en bas avec une étonnante agilité. Sa ponte est de cinq œufs, d’un blanc transparent. Les jeunes quittent le nid en juin et gagnent le haut de l’arbre où les parents les nourrissent. Ceci les expose souvent à devenir la proie des Éperviers. Ils élèvent deux familles dans la saison, et ce n’est qu’au troisième printemps que le jeune mâle revêt en entier sa livrée.



LE PIC À TÊTE ROUGE OU TRICOLORE.[2]
(Red-headed Woodpecker.)


Cette espèce qui est une des plus répandues aux États-Unis et en Canada, quitte l’automne les contrées septentrionales. Ce pic se nourrit d’insectes et de fruits ; et il a bien soin de ne choisir sur un arbre que les fruits les plus mûrs. Il se gorgera de cerises, de pommes, de jeune maïs.

C’est en vain que Wilson s’efforce de l’exonérer de blâme ; sa tête fut mise à prix aux États-Unis pendant un certain temps. Il est fort nombreux à l’ouest de la province : il fréquente les champs, les clairières où il ne reste de la forêt primitive que des grands troncs calcinés par le feu ; c’est là que le Pic tricolore, sans craindre la présence de l’homme, aime à voltiger et à y placer le berceau de ses petits. La ponte est de six œufs blancs.

  1. Vieillot.
  2. No. 94. — Melanerpes erythrocephalus. — Baird.
    Picus erythrocephalus. — Audubon.