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LES FORTIFICATIONS DE QUÉBEC.

sous la domination française, pour continuateurs, De Léry, Le Mercier, Pontleroy, Levasseur, qui exécutèrent les plans dus au génie de Vauban. Elles furent considérablement modifiées, et circonscrites dans leur étendue à l’ouest, sous le régime anglais.

Voici la description que Charlevoix en donne en 1720 :

« Les fortifications commençoient au Palais, sur le bord de la petite rivière Saint-Charles, remontoient vers la Haute-Ville,[1] qu’elles environnoient et venoient finir à la Montagne vers le cap aux Diamans. On avoit aussi continué depuis le Palais, tout le long de la Grève, une Palissade jusqu’à la clôture du Séminaire, où elle étoit terminée par des Rochers inaccessibles qu’on appelle le Sault-au-Matelot, et là il y avoit une batterie de trois pièces.

« Une seconde Palissade qu’on avoit tirée au-dessus de la première aboutissoit au même endroit et devoit couvrir les Fusiliers… Les issues[2] de la Ville, où il n’y avoit point de portes, étoient barricadées avec de bonnes poutres et des barriques pleines de terre, en guise de gabions, et les dessus étoient garnis de pierriers. Le chemin tournant de la basse-ville à la haute étoit coupé par trois différents retranchements de barriques et de sacs pleins de terre, avec des manières de chevaux de frise. Dans la suite du siège, on fit une seconde batterie au Sault-au-Matelot, et une troisième, à la porte qui conduit à la rivière Saint-Charles.[3]

« Enfin, on avoit disposé quelques petites pièces de canon autour de la Haute-Ville, et particulièrement sur la butte d’un Moulin, qui servait de Cavalier. »[4]

En 1703, quelques mois avant sa mort, M. de Callières,

  1. Le mur d’enceinte devait alors descendre un peu en deçà de la rue Sainte-Ursule.
  2. Une de ces issues était à l’endroit où fut plus tard la porte Prescott.
  3. La porte du Palais.
  4. Histoire générale de la Nouvelle-France, Paris 1744, pages 77 et 78. Ce moulin était à l’extrémité de la rue Mont-Carmel, sur l’espèce de jetée qui existe encore, en arrière des bâtisses actuellement occupées comme Palais de Justice, et qui sépare ces bâtisses du jardin de M. G. Bossé.