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LES RUES DE QUÉBEC.

fort commode sur le bord de la rivière Saint-Charles et à quelques pas de la Haute-Ville, ce bâtiment, avec des réparations et des additions, pourrait fournir, outre une résidence convenable pour l’intendant, des salles et des bureaux pour le conseil souverain et les cours de justice, des voûtes pour les archives et une prison pour les criminels.

« Auprès de l’ancienne brasserie, M. Talon possédait une étendue de terre d’environ dix-sept arpents en superficie, et dont personne ne se servait. Une partie de ce terrain, dans le plan de M. de Meulles, pouvait être réservée pour les jardins et dépendances du palais de l’intendant, tandis que le reste serait partagé en emplacements et deviendrait une seconde Basse-Ville qui pourrait un jour se prolonger au pied du cap. Il croyait que si ce plan était adopté, les nouveaux quartiers de Québec s’étendraient dans cette direction, et non sur les hauteurs, presque toutes occupées par les communautés religieuses. »[1]

On voit d’après le journal de Panet, que Saint-Roch existait en 1759 — que les femmes et les enfants du quartier n’étaient pas indifférents au sort de la patrie aux abois.

« Le même jour, (31 juillet 1759), » dit Panet, « nous entendîmes dans le quartier Saint-Roch un grand cri de femmes et d’enfants qui criaient « Vive le Roi ! »

« Je montai sur la hauteur » (sur le coteau Sainte-Geneviève ?) « et je vis la première frégate tout en feu ; peu de temps après une fumée noire dans la seconde, qui sauta et qui prit ensuite en feu. » Le 4 août, on recevait à Saint-Roch quelques bombes de 80. Le 31 août, on lit que deux soldats, pour avoir volé un quart d’eau-de-vie dans la maison de Charland, quartier de Saint-Roch, furent pendus à trois heures après-midi. En ce temps-là, le général ou le Recorder ne badinait pas. Qui était ce Charland de 1759 ? était-ce le même qui, seize ans plus tard, ferraillait avec Dambourgès, au Sault-au-Matelot ?

Depuis l’inauguration de la domination anglaise, Saint-

  1. Vol. II, p. 140.