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livre deuxième

 Et tu n’as qu’à te laisser faire
 Pour descendre en bas promptement ;
 Je connais mon affaire.

Le cheval, écoutant ce propos singulier,
 Changea de rôle.
Après tout, ce devait être joliment drôle
Que ne plus se morfondre à tirer du collier.
Il partit trottinant sur la pente assez raide.
Le charriot, content de lui donner de l’aide,
 Poussait de mieux en mieux,
 Augmentant toujours sa vitesse.
 Le cheval, malgré sa prestesse,
 Devenait soucieux.

— Arrête ! cria-t-il au charriot, arrête,
 Je n’en peux plus !…
 Je suis perclus !…
 Je perds la tête !…

 Sur le chemin poudreux
 La course est furibonde :
 Après une seconde
 Le malheureux,