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livre deuxième

— Notre jeune ennemi sans pitié nous immole ;
 Il nous guette partout.
 Ma douceur est à bout.
 Il faut lui faire entendre
 Ce que l’on doit attendre
 D’un rat digne de ce nom !

 — Non !
 Reprit un autre énergumène,
 Ne nous laissons plus effrayer
 Par ce bambin qui nous malmène,
 Qui sait à peine bégayer
 Et se vante de son mérite !

 — Sa lâcheté m’irrite,
 Dit sur le même ton
 Un raton ;
 Il se cache pour nous surprendre
 Et n’agit que sournoisement.

 — Lorsqu’il nous tient séparément
Il est plus fort que nous, cela doit se comprendre ;
II ne le sera pas si nous nous unissons,
Dit un autre opinant à la mine superbe.