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fables

— C’est sur le droit, dit-il, que mon pouvoir se fonde :
L’ours me l’a confié pour jusques au printemps ;
Et l’on m’obéira par amour ou par crainte.

 Après un certain temps,
 Comme il entendit quelque plainte
 Contre sa haute autorité,
Il voulut sur le champ savoir la vérité,
Mais de quelque façon plus confidentielle.
 Il fit annoncer pour cela,
 Dans la Gazette officielle,
 L’important avis que voilà :
Tout animal, petit ou gros, mâle ou femelle,
Qui veut de ses conseils aider le carcajou
Sera le bien venu ; la promesse est formelle.

 L’avis passa pour un bijou
Et tous les animaux en prirent connaissance.
 Plusieurs partirent aussitôt ;
C’étaient les plus petits, les bêtes sans naissance
 Et qui payaient l’impôt.
Le renard, soupçonnant quelques pièges ignobles,
Ne se pressa pas trop ; il attendit les nobles.