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fables

 
 — Il est temps que j’arrive,
 Cria-t-il au soleil,
 Si je veux que la terre vive
 Et secoue un peu son sommeil ;
Tu crois la réchauffer et ton rayon la brûle ;
 Recule !
 Laisse-moi réparer les maux
 Que tu causes en mon absence.

 Le nuage, à ces mots,
 Pour montrer sa puissance,
Ouvre son aile sombre et voile le ciel d’or.
Il fit longtemps pleuvoir, et la terre, inondée
 Par cette interminable ondée,
 Souffrit encor.

 Alors l’inquiétude
 Entra dans l’âme des humains,
 Et puis la multitude,
 Vers le ciel élevant les mains,
 Supplia le Dieu sage
De mettre enfin d’accord et soleil et nuage.
 Le Seigneur entendit ses vœux.