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livre quatrième

N’ayant nulle appréhension
Au sujet de sa pension,
Car jamais l’État ne maltraite
Celui qui fut un bon limier,
Avant de prendre sa retraite
Elle vint trouver le premier
Et lui présenta sa requête
Écrite comme une oraison.

Le Premier, en cette saison,
Occupait par droit de conquête
Son siège dans le Parlement.
C’était un papillon charmant
Qui portait, bien que jeune encore,
Sur l’aile un reflet de l’aurore.
Il lut avec attention
La touchante pétition
 De la suppliante,
Puis, d’une voix conciliante,
 Il loua longuement
 Un si beau dévouement :

— Je comprends dit-il, à merveille,
 Ma bonne vieille,
 Qu’il vous faut du repos.