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livre quatrième

 Dit le maître du pauvre friche
 À son voisin l’habitant riche ;
Puis il continua : Je ne fais point d’excès ;
Je sème le printemps, qu’est-ce que je récolte ?
 Un peu de grain, et du mauvais ;
 Oui vraiment cela me révolte.

 — Je pensais que tu le savais
Ce secret merveilleux qui féconde ma terre,
 Car je n’en fais pas un mystère,
 Reprit l’autre cultivateur ;
 Je le tiens d’un économiste
 Qui l’avait appris d’un chimiste
 Qui l’acheta d’un enchanteur :
Il s’agit de changer, par un truc bien facile,
 En grains d’or pur les grains de blé.

— Tu me prends, je le vois, pour un fier imbécile.

— Mais pas du tout.

 — Alors il faut être endiablé.

 — Mais non ! rien de plus simple ; écoute
 Et tâche de bien retenir ;