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fables

C’est aussi ce qu’un frais ruisseau,
À peine sorti du berceau,
Pensait en arrosant les friches.
 Il traînait doucement,
 Sans bruit et sans murmure,
 Son flot presque dormant
 Dans un champ de verdure.
 De jolis arbrisseaux
 S’inclinaient en arceaux
 Sur ses fleurs et ses sables ;
 Et les petits oiseaux
 Venaient boire à ses eaux
 Pour eux intarissables.

Mais ce cours guère aventureux,
 Cette existence douce
 Parmi l’herbe et la mousse
 Ne rendait pas heureux
 Le petit téméraire :
 Il rêvait, l’orgueilleux,
 Un sort plus merveilleux,
 Un destin moins vulgaire.

Or, l’hiver s’écoula, puis le printemps parut.
 Dans les bois les neiges fondirent