Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
181
livre troisième

 De chant et de musique.
La fourmi cependant voulut prendre congé.

 — Pas du tout, dit l’hôtesse ;
 J’en aurais bien de la tristesse :
Je vous garde avec moi, c’est un plan arrangé,
Jusqu’à ce que l’hiver avec son froid cortége
Soit loin de nous, jusqu’à ce que vienne l’été.

— Qu’ai-je fait pour qu’ainsi ta pitié me protége,
Et comment reconnaître enfin tant de bonté ?

 — Sur la prairie
 Toute fleurie
 Si la cigale chante encor
Pour vous prédire un ciel longtemps d’azur et d’or,
Et que, venu l’hiver, elle quête une graine
Qu’elle aura, la pauvrette, oublié d’amasser,
 Ah ! ne vous montrez plus vilaine
 Et ne l’envoyez pas danser !


 Le premier imbécile
Fait le mal pour le mal et s’en vante, on le sait ;
Mais une autre vengeance autrement difficile,
C’est de faire du bien à celui qui nous hait.