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livre deuxième

Moi je nage fort bien, je chasserai dans l’onde
Et vous procurerai les poissons les plus frais.

— Les fruits des bois ont-ils pour vous quelques attraits ?
Reprit le loup-cervier, vous en aurez de reste,
 C’est moi qui vous l’atteste,
Car je grimpe aisément, vous ne l’ignorez pas,
 Sur les plus hautes branches.
Je vous offrirais bien, chaque jour, aux repas,
 De la chair en épaisses tranches,
 Mais vous n’en mangez pas du tout.

Ils partirent enfin, rôdant un peu partout,
 Mais plus souvent sur le bord des rivières.
Le loup-cervier mangeait, du meilleur appétit
 Et sans faire trop de manières,
 Le gros poisson et le petit.

— De la société je porte seul les peines,
Lui dit bien poliment le castor aux abois ;
Soyez plus généreux ; rentrons dans les grands bois,
Montez sur quelque hêtre et donnez-moi des faines.

— Des faines ? j’y pensais ; ça fera changement.