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livre deuxième

Il se flattait d’avoir une belle tournure,
 Un langage correct,
 Et puis de l’intellect
 À revendre.
 Avec cela l’on peut se rendre
 Quelquefois assez loin.
 Mais je n’ai pas besoin
 De vous dire — c’est manifeste —
 Qu’il s’aveuglait profondément,
 Comme tous les vrais sots, du reste.

Il voulait fréquenter le plus intimement,
 Parmi les animaux du globe,
Ceux qui sont habillés d’une superbe robe :
Les martes, les castors, les loutres, les visons.
Il ne savait pas trop s’il verrait les belettes ;
Les renards, pas du tout, excepté les grisons.
Il sortit pour chercher de nouvelles toilettes,
Car il ne pouvait pas, sans être fort bien mis,
 Se présenter chez ses nouveaux amis.
Il eut une fortune étrange, inattendue :
 Il trouva, cet heureux chercheur,
 Une peau de loutre perdue
 Tout récemment par un chasseur.
 Elle lui faisait à merveille,
 Sauf à la place de l’oreille,