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livre deuxième

 
 L’on y prépare un grand festin
 Dont vous serez le premier hôte.

— J’irai, compère loup, j’irai certainement,
 Car c’est une faveur bien haute
Que mes frères des bois me font en ce moment.

 — La table sera bien servie ;
 J’ai cependant envie,
 Reprit le loup dans l’embarras,
De faire une surprise aux loups que tu verras.
Tu vas donc me prêter une grasse poulette, —
 Cela manque à notre repas —
Je dirai que c’est toi — mais ne me démens pas —
Qui t’élevais pour eux sous ta noble houlette.

 — Par ma foi !
 Je n’en ai pas, moi,
 Répliqua le chien honnête.

— Tu n’en as pas, dis-tu ? Mais dans la basse-cour
J’en entends caqueter ; allons-y faire un tour.

Fidèle avec orgueil leva sa belle tête :